Cyber-risque – montée des sinistres et évolution des couvertures

Cyber-risques indemnisation et couverture

 Contexte général du cyber-risque en 2025

Le cyber-risque s’impose comme l’un des enjeux majeurs du secteur assurantiel en 2025. Selon le Baromètre Allianz Risk 2025, les cyberattaques figurent en tête des préoccupations des entreprises, devant les catastrophes naturelles et les interruptions d’activité. La numérisation accélérée des processus, la dépendance aux systèmes d’information et la sophistication croissante des attaques renforcent la vulnérabilité des organisations. Les rapports de Marsh et France Assureurs confirment une hausse significative des sinistres liés aux incidents cyber, touchant aussi bien les grandes entreprises que les PME. Le rapport LUCY 2025 de l’AMRAE souligne que 61 % des entreprises françaises ont subi au moins un incident cyber significatif au cours des 12 derniers mois.

Typologie des sinistres cyber

Le rapport LUCY 2025 de l’AMRAE classe les sinistres cyber en cinq grandes catégories : ransomware, vol de données, déni de service, fraude interne et compromission de la chaîne d’approvisionnement. Les attaques par ransomware représentent 40 % des sinistres, avec des demandes de rançon allant jusqu’à plusieurs millions d’euros. Les compromissions de la chaîne d’approvisionnement, comme celles observées dans les secteurs industriels et hospitaliers, ont un impact systémique sur les systèmes d’information. Nexialog souligne que les sinistres liés à la fraude interne sont en forte hausse, notamment dans les environnements hybrides post-COVID.

Les sinistres cyber se déclinent en plusieurs catégories : ransomware, vol de données, déni de service, compromission de messagerie, fraude au président, et attaques sur les chaînes d’approvisionnement. Les ransomwares restent les plus fréquents, avec une hausse de 37 % des cas recensés en Europe selon Marsh. Les attaques ciblées sur les systèmes industriels (OT) et les infrastructures critiques sont également en forte progression. Les sinistres liés à la compromission de données personnelles entraînent des coûts élevés en raison des obligations réglementaires (RGPD, notification à la CNIL, etc.).

Chiffres clés et tendances observées

Le coût moyen d’un sinistre cyber dépasse désormais 1,5 million d’euros pour les grandes entreprises, selon Allianz. Pour les PME, le coût moyen est estimé à 150 000 euros, incluant les frais de remédiation, les pertes d’exploitation et les pénalités réglementaires. Le rapport LUCY 2025 indique que 72 % des entreprises ont renforcé leur budget cybersécurité, mais seules 38 % disposent d’une couverture assurantielle adaptée. France Assureurs estime que le marché de l’assurance cyber en France atteindra 500 millions d’euros de primes en 2025, avec une croissance annuelle de 25 %.

Impacts sur les entreprises et les assurés

Les conséquences d’un sinistre cyber sont multiples : interruption d’activité, atteinte à la réputation, perte de données, litiges juridiques, et baisse de la confiance des clients. Les entreprises doivent gérer des crises complexes, mobiliser des experts en cybersécurité, et répondre aux exigences réglementaires. Les assurés, notamment les PME, sont souvent mal préparés et sous-assurés. Les sinistres peuvent mettre en péril la viabilité économique de structures fragiles.

Évolution des couvertures d’assurance cyber

Face à la montée des sinistres, les assureurs adaptent leurs offres. Les couvertures s’étendent désormais à la gestion de crise, à la cyber-extorsion, à la responsabilité civile liée aux données, et à la perte d’exploitation. Les polices incluent des services d’accompagnement : audit de sécurité, assistance juridique, et intervention d’experts en cas d’incident. Les franchises augmentent, les plafonds de garantie sont ajustés, et les exclusions sont précisées. Les assureurs comme Allianz, AXA, et WTW proposent des solutions modulaires selon le profil de risque.

Exigences de souscription et évaluation du risque

La souscription d’une assurance cyber repose sur une évaluation fine du niveau de maturité en cybersécurité. Les assureurs exigent des audits techniques, des questionnaires détaillés, et des preuves de conformité (ISO 27001, RGPD, etc.). Les entreprises doivent démontrer la mise en place de mesures de prévention : pare-feu, sauvegardes, gestion des accès, sensibilisation des collaborateurs. Les outils d’analyse prédictive et les plateformes d’évaluation de risque comme celles de Nexialog permettent de modéliser les scénarios d’attaque et d’ajuster les garanties.

Prévention et accompagnement des assurés

La prévention devient un axe stratégique. Les assureurs proposent des services proactifs : veille cyber, tests d’intrusion, formations, et simulations de crise. Les partenariats avec des insurtechs et des cabinets spécialisés permettent d’offrir des solutions intégrées. Les entreprises sont encouragées à adopter une posture résiliente, à documenter leurs plans de continuité, et à renforcer leur gouvernance des risques. Les campagnes de sensibilisation et les outils de e-learning sont largement diffusés.

Perspectives et enjeux futurs

Selon Marsh, le marché de l’assurance cyber pourrait atteindre 25 milliards de dollars en 2026, porté par la demande croissante des PME et des ETI. L’AMRAE prévoit une convergence entre les risques cyber et les risques opérationnels, avec des modèles de tarification intégrés. Nexialog anticipe l’émergence de garanties spécifiques pour les risques liés à l’intelligence artificielle, comme les biais algorithmiques ou les erreurs de traitement automatisé. Le Journal de la Finance souligne que les régulateurs européens travaillent à une harmonisation des exigences de reporting cyber, ce qui pourrait impacter les conditions de souscription.

Le cyber-risque va continuer à croître avec l’essor de l’IA, de l’IoT et de la connectivité globale. Les assureurs devront innover pour proposer des couvertures adaptées, intégrant les risques émergents. La mutualisation des données, la standardisation des clauses, et la coopération entre acteurs publics et privés seront essentielles. La régulation évoluera pour encadrer les pratiques, renforcer la transparence, et protéger les assurés. Le marché de l’assurance cyber est appelé à se structurer, avec une montée en compétence des courtiers, une meilleure lisibilité des offres, et une intégration croissante dans les stratégies globales de gestion des risques.